Soutenir les générations de Harkis et leurs familles
L'association Générations Harkis et Leurs Amis a été créée en 2010 pour accompagner les familles de Harkis dans leur intégration et leur quotidien en France. Mais pour comprendre notre mission, il est essentiel de revenir sur l'histoire des Harkis, ces Algériens musulmans qui ont servi aux côtés de l'armée française pendant la guerre d'Algérie de 1954 à 1962.
Les Harkis, terme générique désignant les Algériens musulmans natifs qui ont servi comme auxiliaires dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie, ont joué un rôle crucial dans ce conflit. La guerre d'Algérie, qui a duré de 1954 à 1962, était un conflit pour l'indépendance de l'Algérie contre la domination coloniale française. Elle a opposé le Front de Libération Nationale (FLN) algérien aux forces françaises. Les Harkis étaient souvent recrutés localement pour leur connaissance du terrain et des populations. Environ 58 000 Algériens musulmans d'origine arabe ou berbère ont servi comme Harkis, contractés pour soutenir les opérations militaires françaises.
Le terme "Harki" vient de "harka", qui signifie mouvement ou détachement mobile en arabe. Ces auxiliaires étaient organisés en unités légères, utilisées pour des missions de reconnaissance, de protection des villages et de lutte contre les insurgés du FLN. Beaucoup ont rejoint les forces françaises par loyauté, pour des raisons économiques ou pour protéger leurs familles contre les violences du FLN. Cependant, ils étaient considérés comme des traîtres par les nationalistes algériens.
À la fin de la guerre, avec les accords d'Évian en 1962 qui ont conduit à l'indépendance de l'Algérie, les Harkis se sont retrouvés dans une position précaire. Le FLN, victorieux, les a vus comme des collaborateurs et des milliers ont été tués ou torturés en Algérie. Les estimations varient, mais on parle de 30 000 à 150 000 Harkis et leurs familles massacrés après l'indépendance. Ceux qui ont pu fuir en France, environ 91 000, ont été accueillis dans des conditions difficiles. Ils ont été placés dans des camps de transit comme celui de Rivesaltes, où les conditions étaient souvent inhumaines, avec surpopulation, manque d'hygiène et discrimination.
En France, les Harkis ont fait face à une double stigmatisation : d'un côté, comme anciens collaborateurs en Algérie, et de l'autre, comme immigrés en France. Beaucoup ont été relogés dans des hameaux forestiers isolés ou des cités de transit, loin des opportunités économiques. Leurs enfants, la deuxième génération, ont grandi dans ces environnements marginalisés, facing des défis d'intégration sociale et éducative. La troisième génération continue de porter le poids de cette histoire, cherchant reconnaissance et réparation.
Au fil des années, la France a commencé à reconnaître sa responsabilité. En 2003, une journée nationale d'hommage aux Harkis a été instituée le 25 septembre. Le président Emmanuel Macron a reconnu en 2021 que la France avait abandonné les Harkis et a promis des réparations. Cependant, beaucoup estiment que ces mesures sont insuffisantes, et les associations comme la nôtre continuent de militer pour une reconnaissance pleine et entière.
Fondée le 19 mars 2010 à Mazamet, dans le Tarn, l'association Générations Harkis et Leurs Amis est une association déclarée sous le SIREN 531 503 340. Notre siège est situé à la Maison des Associations, 63 rue des Cordes, 81200 Mazamet. Nous sommes reconnus comme une entité de l'économie sociale et solidaire.
Notre mission principale est d'accompagner la première génération des Harkis dans leurs démarches administratives courantes et de les soutenir en cas de difficultés. Nous aidons également les jeunes générations dans la recherche d'emploi et de formation professionnelle. Nous représentons et défendons les intérêts moraux et matériels de nos adhérents auprès des pouvoirs publics et de l'opinion publique. Nous réunissons et diffusons la documentation relative à leurs droits et aux questions qui les concernent, et nous engageons toute action nécessaire à leur défense dans le respect de la loi.
Depuis notre création, nous avons organisé de nombreuses manifestations, conférences et rencontres pour préserver la mémoire des Harkis et promouvoir leur intégration. Nous favorisons l'aide à l'éducation, aux loisirs, aux sports, à la culture et aux arts. Nous encourageons la création d'entreprises et l'aide aux personnes âgées ou en difficultés. Nos partenariats avec d'autres associations et institutions nous permettent d'élargir notre impact.
En plus de ces actions, nous organisons des voyages, des échanges culturels et sportifs pour renforcer les liens communautaires. Nous envisageons de développer un journal ou une revue pour partager des témoignages et des informations. Notre objectif est de créer un espace où toutes les générations de Harkis et leurs amis peuvent se retrouver, s'entraider et construire un avenir meilleur.
La guerre d'Algérie a laissé des cicatrices profondes. Les Harkis ont sacrifié beaucoup pour la France, mais ont été oubliés pendant des décennies. Aujourd'hui, avec plus de 500 000 descendants en France, la communauté Harkis est une partie intégrante de la société française. Pourtant, les défis persistent : discrimination, précarité économique, problèmes de santé liés au traumatisme. Notre association s'engage à lutter contre ces injustices.
Pour illustrer, considérons l'exemple des camps en France. Le camp de Rivesaltes, par exemple, a accueilli des milliers de Harkis dans des conditions misérables. Aujourd'hui, un mémorial y est installé, mais beaucoup de familles attendent encore des réparations financières et morales. Nous participons à des commémorations et des campagnes pour que cette histoire ne soit pas oubliée.
En conclusion, Générations Harkis et Leurs Amis est plus qu'une association ; c'est un pont entre le passé et l'avenir. Nous invitons tous ceux qui se sentent concernés – Harkis, descendants, amis – à nous rejoindre. Ensemble, nous pouvons honorer la mémoire, soutenir les vivants et bâtir un futur inclusif. Contactez-nous pour adhérer ou pour plus d'informations.